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Entretien des serres Pas d’impasse sur le nettoyage des toitures !

La rentabilité du chantier ne s’envisage pas qu’en fonction de son coût. Il doit prendre en compte le bénéfice technique de l’amélioration de la transmission lumineuse. Et la sophistication des types de couvertures renforce l’exigence de professionnalisme.

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Le nettoyage des toitures des serres élimine poussière, lichens, mousses et autres salissures. Cette méthode toute simple réduit la perte de lumière, une matière première gratuite ! Il est inapproprié de négliger les chantiers de nettoyage. Le recueil de terrain chez des prestataires – Traita service, à Noyant-Villages, et Hortinet-Hortere, à Saint-Léger-des-Bois (49) – et chez des fournisseurs de revêtements est éloquent. « C’est évident : même si on “voit” à travers la couverture, cela ne signifie pas qu’elle est propre. Une couche de poussière peut s’y être déposée. » « Les horticulteurs envi­sagent plutôt la dépense alors qu’ils devraient percevoir le gain à en retirer. C’est absurde de blanchir une serre sale. »

Improvisation interdite

Les stratégies d’intervention et le bénéfice escompté varient en fonction du matériau (verre, plastique), du type de revêtement (classique, diffus, antireflet) et de la structure (architecture, circulation en hauteur…). Le recours à des prestataires évite des surprises. Ils interviennent avec du matériel sécurisé : de l’équipement manuel (déambulateur, nacelle, rampe de pulvérisation) ou bien un chariot nettoyeur à commande manuelle ou semi-automatique, ou encore un robot 100 % autonome. Ils emploient du personnel formé pour les travaux en hauteur et titulaire de Caces (1). Le juste prix d’un chantier est à la hauteur de la prestation, mais le choix de l’intervenant dépend aussi de la taille de l’exploitation, du type de culture, et évidemment de la main-d’œuvre en interne. Déjà, pour un simple chantier manuel et en autogestion, le producteur peine parfois à mobiliser du personnel sur place !

Pour les mêmes raisons et par manque de temps, l’entretien et la désinfection de l’intérieur d’une serre sont fréquemment négligés, au mépris de la propagation de maladies et virus. Peut-être des labels et cahiers des charges pourront-ils modifier la donne ? À noter que des constructeurs de serres ont imaginé du matériel approprié. Ainsi, Richel group a déve­loppé, avec un constructeur hollandais, un portique de lavage dédié à la forme de ses serres plastique.

Tenir compte des nouvelles performances des couvertures

Le risque de salissure pour les matériaux diffusants (le verre diffus est un verre dépoli translucide) est supérieur à celui du verre standard. Si une face structurée en extérieur est davantage souillée qu’une face intérieure, elle bénéficie toutefois du nettoyage régulier de la toiture. Certains fabricants ont élaboré des nettoyants spécifiques (Amberclean, pour Albarino) (2).

Ensuite, s’il s’agit d’un revêtement avec un produit antireflet monoface ou biface, le simple nettoyage de toiture (on ne parle pas ici d’élimination de l’antireflet !) requiert de l’eau claire ou un détergent peu agressif, et des brosses douces. Vu la complexité de la question, un projet est mené aux Pays-Bas (3) pour mettre au point une méthode d’évaluation de l’efficacité et de la sécurité de dix produits (selon deux méthodes d’intervention) sur cinq matériaux vitrés traités en antireflet.

Quant au F-Clean du japonais AGC, ce « verre membranaire » est un fluoropolymère EFTE à haute performance, aussi connu comme revêtement antiadhésif sous la marque Teflon. Sa faible tension superficielle limite l’adhérence de la saleté et de la poussière, ou même de la neige.

Enfin, pour les nouveaux schémas de toiture en panneaux photovoltaïques ou, plus complexe encore, avec des panneaux photovoltaïques insérés dans des panneaux verre, la difficulté du chantier peut être contournée. On module la vitesse du chariot de lavage et, surtout, on relève l’une des brosses latérales pour passer sur le panneau photovoltaïque.

Raisonner en fonction du rendement sous la serre

La diversification des productions sous serre horticole devient moins ornementale, à l’instar des plantes aromatiques et médicinales pour l’extraction de leurs principes actifs, ou encore des algues. Elle fera évoluer vers un schéma d’entretien de l’outil de production plus proche de celui des maraîchers, axé sur le rendement.

Linda Kaluzny-Pinon

(1) Certificat d’aptitude à la conduite d’engins en sécurité.

(2) Lire « Maximiser la transmission lumineuse », Le Lien horticole n° 1091 de décembre 2019.

(3) Fin du projet en août 2022.

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